Les caméras et micros des téléphones pourraient bientôt être déclenchés à distance dans certaines enquêtes. Le Sénat a validé hier soir cette disposition contenue dans l’article 3 du projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de la justice. Celle-ci autorise l’activation à distance des appareils électroniques « à l’insu ou sans le consentement de son propriétaire ou de son possesseur ». Dans la pratique, ce déclenchement à distance des appareils serait utilisé pour deux applications : la géolocalisation en temps réel pour certaines infractions, et la captation de son et d’image avec l’activation des micros et caméras.
Pour se justifier, le ministre de la justice a rappelé une évidence, « ces techniques sont déjà appliquées ». Cependant, elles nécessitaient jusque-là la pose de balises, micros et caméras. De plus, ne soyons pas naïfs, les techniques de piratage d’appareils électroniques sont déjà utilisées par les « services spécialisés » dans l’illégalité la plus totale …
Concernant la géolocalisation, le Sénat a adopté un amendement prévoyant de limiter la possibilité de recourir à la géolocalisation pour les infractions punies d’au moins dix ans de prison, contre cinq ans dans le texte initial. La mise en œuvre de ces mesures devra être approuvée par un juge, ce qui ne devrait pas spécialement nous rassurer étant donné la couleur des juges …
Nous ne pouvons que vous inciter à réduire sensiblement votre utilisation de ces appareils électroniques, et à faire l’acquisition d’une bonne vieille boîte en aluminium. N'attendez pas que la répression et la surveillance se durcissent davantage pour faire preuve de prudence et prendre de bonnes habitudes. Dans une situation dégradée, ces automatismes vous donneront un avantage non négligeable sur nos ennemis.
Et n’oubliez pas que la première faille n’est pas technologique mais humaine. Partez du principe qu’un policier regarde en permanence par-dessus votre épaule.
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